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mardi 27 juin 2017

Hêtre pour la page 81


Les arbres communiquent entre eux, c'est prouvé. 
Et s'il fallait une preuve de plus, la voici.
Je sais que cette photo vous parlera.
Alors à vendredi pour la récolte.
En haïbuns, ça vous tente ?
Oui ? tant mieux !
C'est parti.
AD



Photo Francoise Isabel La vieille Marmotte






vendredi 23 juin 2017

Elle s'incline, la page 80 de l'Herbier


Le vieux saule de SusiS a parlé



Le vieux saule - photo SusiS 


 
Il pleure...

Symbole des larmes
Quoi de plus naturel
Pour lui que le cimetière,
Saule pleureur
Pleure
Voilà sa vocation
En ce jardin des morts...

Il pleure
Comme pleurent les pleureuses
Payées à la tâche
Autrefois
Aux funérailles
D'un pauvre hère
Derrière qui âme qui vive...

Il pleure
Depuis si longtemps,
C'est sa croix
Près du calvaire
Au Christ crucifié...

Il pleure
Et ploie
Telle la Vierge
Serrant sur son sein
La dépouille de son fils...

Il pleure
Dès l'automne
Toutes les larmes
De son corps...
Il pleure
Sur les tombes épaves
Sans nom
Sans chrysanthème
De Toussaint
En deux novembre...










Les mots des arbres

Quel est cet arbre dont on arrachait l’écorce pour écrire dessus ?
Mon père avait planté cet arbre et tous les autres et m’avait initié
À ces mots des arbres sans graver sur un arbre ses initiales, le blesser
Comment ne pas avoir froid avec l’arbre quand l’hiver, il est nu ?


D’illustres poètes ont avant moi maîtrisé les mots des arbres
Apprend-on toujours L’arbre d’Emile Verhaeren à l’école ?
Entendez-vous comme moi, ses « Lèvres folles et bras tordus »
Jeter  « vers l’avenir » et vers nous  un cri immensément tendu »
  

J’ai retrouvé les saules pleureurs des jardins de mon enfance
Dans un tableau de Monet où ils se penchaient  harmonieusement
Vers un sol jaune d’or ; Matisse, lui avait su  magnifiquement peindre
Les palmiers que je voyais osciller de ma fenêtre parfois dangereusement


Apollinaire pourrait s’être inspiré des sapins plantés par Papa
Alors que  le jardin lui  tendait son corps nu pour qu’il y  laisse
L’empreinte de ses désirs arborés ; je choisirais « L’arbre
De vie » de Klimt  pour parler à son ombre d’arbres  avec Papa.






 



Le vieux saule

Non point pleureur
Aux larmes crocodile
Mais discrète pergola
De tendre verdure

Ombrelle sur la berge
Élevant au fil des ans
Ses baleines de ramure
En arc cathédrale

Le vieux saule

Abri des amours improbables
D’un promeneur solitaire
Et d’une biche égarée

Chaque strie de son écorce
S’enrichit en silence
Des mots qui se déposent
À l’ombre de son tronc

Le vieux saule

Immortel ancêtre
D’une saulaie disparue
Paravent des cœurs
Au bord d’un ruisseau

©ABC





L'arbre séculaire
Parfois amputé
Souvent écorcé
Ce témoin ridé
Reste un Sage protecteur
Toujours habité
Il suffit de l'embrasser
Pour ressentir les forces
Telluriques absorbées 
Depuis les racines
Jusqu'aux moindres rameaux
Pour s'unir à l'air


Dans le parc
Combien de serments d'amour
Combien de larmes 
De ruptures a t-il entendu
Le vieux saule pleure
De toutes ses feuilles
L'inconstance humaine




 



Il baigne sa longue chevelure
Dans l'onde et dans l'ombre
L'arbre centenaire
Combien de temps encore
Abritera-t-il des oiseaux
Des écureuils et nos vies
Parmi tant d'autres
Patchwork
Que le vent malmène
Que le soir transmute
Les éclats du soleil
Lui tissent une cantate
Vibrante et crépitante


Dans les ombres changeantes
Il joue de ses reflets
Le grand saule






L'arbre de vie

J'aime le vent soyeux au souffle parfumé
qui fait frémir mes lianes
et pleurer mes baisers.
J'aime l'ombre légère
au doux chant de ruisseau
levée à l'aube pâle
endormie sous mes ailes.
J'aime quand tu me frôles
ma crinière aérienne
exhalant la beauté.
J'aime les mots des poètes
leurs paroles en bourgeons
qui viennent s'épancher
au profond de la nuit.
J'aime danser sur l'eau
désaltérer mes rêves
y puiser mes silences.
Je suis l'arbre de vie
le protecteur des âmes
l'un des sages de la terre.
J'aime
quand vous m'aimez !








 




Caresse du chemin
au promeneur téméraire
à l'ombre du saule

C'est légende, jamais ne pleure
partition pour les oiseaux.










Rois, hommes en peine.

Les grands rois servent leurs peuples, les grands saules les pleurent.
Non pas les rois - la plupart manquent d’ailleurs de grandeur  
Et quand bien même, certains, d’un saule, ont fait leur dernier refuge - .
Ils aiment tout autant les anonymes sujets : ceux-là qui les subissent !
Ceux-là qui s’égarent, seuls ou par deux amarrés, le long des étangs,
Le long des cours d’eau. Finalement non ! Balivernes et foutaises!
Ils me l'ont dit les géants des rivières. Qui est aimé, du grand ou du simple ? 
Qui se peut dire roi, ou gueux sous le saule ?
Son ombre, il la donne à chacun. Pour son ombre, il ne veut rien, ne demande rien.
Il puise aux sources de la terre, et sans orgueil, caresse de sa tête inclinée le ciel,
Lèche le vent, puis tombe, épuisé, en pleurs : il est Nous. Immense arbre  de peine.
À tous, qu’ils soient tristes, ou ne sachent l’être, il dit son infinie tristesse
À tous, qu’ils sanglotent bas, crie fort ou ne sachent d’ailleurs le faire,
Il goutte de branches souples en feuilles fuselées, son humide compassion.
À tous les hommes, il rappelle, que les rois ne sont jamais qu' humains ;
Que l’on rêve, seulement, sans peine, qu'illusoirement l’on croit sans chaîne.









Le vieux saule

Il a touché le ciel
puis, dans un élan d’amour
il a plongé ses doigts dans la terre
le vieux saule
et j’ai pleuré.









Et puis l'accueil du commentaire d'une sylphide qui s'est endormie le crayon à la main ;

Je me suis assise sous le saule pleureur bien à l'ombre pour écrire.
Et puis bercée par le frémissement de ses feuilles, les jeux de lumière,
je me suis endormie
alors l'arbre m'a dit: "je suis bien ainsi, dort mon amie.
Jamadrou

Bienvenue à Suzâme dans l'Herbier






Il était une fois Saule

Sous sa vaste robe saoule de vent
Se réfugiaient renards sans pitance
Papillons épuisés, orphelins sauvages
C’était au temps de l’Absence.

Saule n’était plus seul près de l’eau
Se nourrissaient hérissons errants
Tortues abandonnées, enfants perdus
C’était au temps de l’Existence.

Suzâme
(24/06/17)
http://suzame-ecriplume.eklablog.com
http://suzame-ecriture.over-blog.com/


 Et bienvenue aussi à Christine


Derrière sa frange trop longue
il pleure
chaque été qui passe
le saule 
 ou encore :

Caché derrière sa frange
il pleure
L'été lui fait toujours cet effet-là
au saule ! 
Christine Bourne

vendredi 16 juin 2017

Pour la page 80, un grand sage




Le vieux saule - photo SusiS  








J'ai enfin modifié la présentation du blog.

Il est exclusivement réservé à la communauté (je publie personnellement ailleurs).
Je tiens beaucoup que ce lieu soit une plate forme de rencontre et d'échanges.  Un lieu de vie.

Qu'en pensez-vous ?
Avez-vous des suggestions ?
Pourriez-vous  aussi vérifier si votre nom apparaît bien dans la liste des liens et si oui si le lien fonctionne.

En cas d'oubli ou d'erreur, une adresse :
herbierdepoesies@free.fr


Faites un heureux jour !





Vous en reprendrez bien un peu... Page 79





Vor  der Bäckerei - Alvaro De Taddéo 
"Devant la boulangerie"










Souvenir d’hier, rêve d’aujourd’hui :

Le bonheur de cet hiver d’enfance ne fut pas tant la beauté de la vitrine, que nous contemplions en gourmandise, que la joie du partage.
Sur le chemin de l’école nous étions deux ne faisant plus qu’un, complices sereins et joyeux.
L’hiver a fait place au printemps. L’été est venu. Tu es parti. Je suis restée.
Une à une, les années se sont écoulées et, quand tombe la neige, devant cette même vitrine, qui n’a pas beaucoup évolué, je me demande encore, je me demande toujours, si tu m’as oubliée.

 






Tatiana et Anatoli


Bottillons ou bottes
Fuseau,
Bonnet à pompon ou toque
Blouson,
Gants ou moufles
Écharpe...

Image hivernale
Vitrine pareille,
Chez la vieille Rufina
S'achète
En pain d'épices
Maison et bonhomme,
Couronne et lanterne
À mettre à sa porte
Une nuit bien particulière...


Ça fait rêver
Tatiana et Anatoli
Sur le chemin de neige,
Ça fait mettre en retard
Anatoli et Tatiana
Sur le chemin de l'école...

Le cartable aux leçons
N'a rien d'un enchantement
Mais seule la bonne note
Reste payante...

J'aimerais ça, dit Anatoli,
J'aimerais plutôt ceci, dit Tatiana






 


Fête de la Saint Jean
Solstice d’Été
Phase descendante
Les jours les plus longs
La nuit la plus brève
Les musiques claironnent à l’ombre des tilleuls
Parfum de roses et sorbet à la fraise
Nous voici à mi-chemin de l’année

Fête de Noël
Solstice d’Hiver
Phase ascendante
La nuit la plus longue
Les jours les plus brefs
Dans la froidure venteuse d'une rue deux écoliers
Devant le kiosque à gourmandises
Hansel et Gretel
Rêvent de la maison en pain d’épice





Paysages d’hiver


Des enfants emmitouflés font du lèche-vitrine d'hiver
William Turner a  peint Hannibal traversant les Alpes sous une tempête de neige
Maurice de Vlaminck glisse du fauve rouge et du soleil orange dans un paysage semblable
J’ai un gros faible  pour Pieter Bruegel l’Ancien « Les chasseurs dans la neige. »
Je voudrais aller  voir Argenteuil peint par Monet, recouvert d’’un blanc d’hermine



Alfred Sisley a choisi Louveciennes que je ne connais que par les impressionnistes
James Mac Neill Whistler me fait voir Chelsea en hiver, la neige d’Angleterre.
Gauguin me fait revoir la Bretagne de mes aïeules hors  de l’été  de ses plages
Albert Lebourg  m’emmène sur un pont figé de glace en Auvergne voisine
Camille Pissarro me conduit dans un Pontoise  enneigé aux couleurs froides
Mon admiration va enfin à Friedrich qui romantise un cimetière de monastère






En mode optimiste au souvenir du bonheur d'un petit bonhomme de deux-trois ans auquel on avait appris à se régaler du regard devant les vitrines sans réclamer et cela marchait.



Les pieds dans la neige
béats devant la vitrine
émerveillement

Qu'il est doux de ranimer
la mémoire de l'innocence



En mode fataliste en contre-point de l'image de la page 76




Sur l'autre trottoir
la petite mendigote
s'offre au doux soleil

indifférente au spectacle
dont elle est partout exclue.



et en illustration sonore la comptine dont je n'avais en mémoire que le premier couplet et à laquelle la vitrine m'a fait immédiatement pensé





et en référence "littéraire"  Hansel et Gretel des frères Grimm, à cause de la maison en pain d'épices de la sorcière :





Épiphanie de boulangerie


Dans la chaleur de nos bonnets,
Par les ruelles, en robes enneigées,
Nous allions : au chaud, emmitouflés.

Et l’école nous lassait de sa cloche trop molle :
Par pitié, quelques minutes de joies folles.

Au dos, ballottaient nos cartables de cuir,
Certes, bien usés, mais si fraîchement cirés.
A nos mains, des moufles par nos mères tricotées.
Nos bottes trop serrées,  étaient encore de l’an passé,
Mais elles glissaient à merveille sur les flaques gelées….

L’école nous appelait d’une cloche trop molle :
Du rêve, quelques instants encore, par pitié!

La chaleur d’un four et puis l’odeur des farines,
Douceur du sucre Candy, mie tiède de la fraiche boulange :
La vendeuse, pâlie de pains blancs nous semblait un ange.
Les vitrines, de Saint Nicolas aux veilles de Noël,
Éveillaient des rêveries de sel, des tourments irréels.
Devançaient de rêves de fêtes, d’illusions de goûter.
Délices, oh oui, délices lointains, tant convoités !

L’école nous appelait d’une cloche trop molle :
Par pitié, quelques secondes encore d’éternité.

Que de fous rires sur nos chemins frivoles d’écoliers
Qui gonflent, encore, comme des pâtes à double levée,
Yeux ébahis, doigt fixé, je me souviens d’extases
Nous salivions à une crèche, à une chaumière au toit de gaze,
Savourions sans morsures, derrière leurs papiers des figures
D’évêques  en pain d’épices, lissés de blanches glaçures.
Des peuples de « Mannela »* aux boutons de Corinthe.
Qui arrachaient à nos cœurs de si joyeuses  plaintes.

L’école nous appelait d’une cloche, soudain, folle :
Arrêtez l’heure, par pitié, tuez le temps!

Frère et sœur, dans une semblable gourmandise :
Nos désirs et nos rêves, se suffisaient à de simples odeurs
Nous savions vivre en ces temps de délices non consommés.

L’école  a fini de nous héler de sa cloche trop molle :
Courrons, courrons, le maître va, encore, nous gronder !


*Petit bonhomme à base de pâte briochée qui se mange pour la Saint Nicolas, dans tout le bassin rhénan et représente les enfants de la légende liée à cette fête.




 



Reflets d'enfance


Sur la vitre bien trop lisse
où se mêlent les reflets
d'une enfance trop dorée,
où dort la part de rêve ?

D'une cage grande ouverte
sur les senteurs poivrées
de chemins et de prés,
de tartines en partage
dans les rires d'un goûter,
de secrets échangés
à la sortie des classes,
de petits riens tout simples
en bordure des jours,
de la beauté des choses,
des choses vraies,
enfin !




 

Le désir.

Qui regarde qui ? Les enfants, en arrêt devant les figurines de la vitrine qui orneront peut-être une crèche ou un sapin pour magnifier la fête de Noël ; ou l’âme des figurines immobiles qui les interpelle sans mot ?
L’écoute de leur silence fait se pointer le doigt de la gourmandise. Pour eux, le temps s’est arrêté. La magie de l’instant éternel opère, le désir s’installe. L’empreinte de la friandise convoitée se fixe à tout jamais dans le cœur indestructible de l’enfance.
L’œuvre d’art ne participe pas du vouloir faire, mais du laisser être. Elle témoigne. Elle plonge l’observateur comblé dans la vibration d’un non agir créateur.
Je reçois donc je crée par la redécouverte de moi-même, par le retour à la source primordiale.
Ici, mon enfance, délicieusement parfumée de miel et d’épices, déploie ses ailes.



















samedi 10 juin 2017

Rêvons avec la proposition 79




Vor  der Bäckerei - Alvaro De Taddéo 




Suite à ma demande, voici la réponse d'Alvaro, merci à lui.

Bonjour Adamante,

Avec plaisir je vous permets d'utiliser un de mes tableaux c'est même une joie .
Amicalement    Alvaro