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lundi 13 mars 2017

Pour la page 70, un portrait




"Au bal" de Berthe Morisot -  musée Marmottan-Monet
 
 
 
Berthe naît le 14 janvier 1841 à Bourges et décède le 2 mars 1895 à Paris.
Initiée par sa mère à la peinture elle fut membre fondatrice du mouvement impressionniste et reconnue comme "une artiste à part entière" en particulier par Degas. Elle fut aussi  l'épouse d'Eugène Manet.
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vendredi 10 mars 2017

Page 69, la nostalgie



 



Les déracinés...

P'tit oiseau, malheureux,
S'est envolé par vent mauvais
De son pays, endolori,
Non par choix...

L'exil, par contrainte
L'exil, pour revivre libre,
Mais une patrie
Ca reste chevillé au corps
Au cœur
A l'âme
A l'esprit
A l'accent...

Et si au pays
On a oublié le p'tit oiseau
Devenu grand
Sur le sol de l'oncle Sam
Le p'tit oiseau libre
Reste prisonnier de la branche
Qui l'a vu naître
Et en rêve, rêve tel un Brassens
Qui l'a quitté des yeux...






Avatar rose




Le magicien chante ma nostalgie avec ses mains,

L’oiseau, étrange, chargé de toutes les tristesses du monde,
S’est, dans l’espace de mon âme, envolé :
Il crie des fantômes et des douleurs oubliées.
Il me parle d’un pays coloré qui n’est pourtant pas le mien.

Or c’est ce dernier, et lui seul, que j’entends :
Nous sommes tous chassés, sans racines,
Tous des exilés de nos certitudes !
 Nous pleurons chacun, au moins,
Nos refuges passés, nos confiances perdues.
Nous sommes, nous aussi, des migrants du désir,
Expatriés d’infinis bonheurs,
D’inoubliables douceurs enfantines
De nos premières croyances,
De nos originelles fulgurances.

Où nous libérons-nous de ce passé chargé de nostalgies ?
Où retrouver les mille objets perdus de nos rêves enchantés ?

Ici et maintenant, dans la merveille du vécu goûté,
Dans l’émerveillement de l’infime  moment.
Déjà,  au fond de moi, s’ouvrent
Dans le battement d’un cil, entre deux trémolos
Des espaces sans frontières où vivre, apaisé,
De quiets silences, d’étranges renouveaux.

Il n’est plus ce pays de nos rêves, et ne reviendra plus.
Le temps  va, sans attache, ni permanence aucune,
Il court le long d’un tortueux chemin fou.

Homme au milieu des hommes, au présent,

Je ne peux devenir que citoyen, libre, du monde qui va.. 




Avatar rose



Douleur d'avoir perdu sa terre natale, douceur douloureuse qui fait tenir debout.

Quelle Terre a-t-il emporté en poussière dans ses poches, l'enfant du voyage né entre deux rivages, ou dans la boue d'un camp immonde ?
De quelle Terre se sent-il né, cet enfant de l'errance ballotté de rejets en rejets ?
Vers quelle Terre peut-il espérer construire son monde dans ce monde ?
A quelle Terre peut-il se confier, l'enfant de la Terre, d'où qu'il soit, où qu'il aille, là où il est cet instant, pour quelques heures ou pour l'éternité ?



 Avatar rose



Pays et paysages
J'ai crée mon blog il y 10 ans alors que je vivais au  Maroc , à Casablanca, avec mon mari qui y a monté une usine textile alors qu'en France, nos perspectives de carrière étaient peu intéressantes. L'employeur de mon mari était un juif marocain et non une entreprise française. Par conséquent, nous avions une carte de résident et avons demandé une carte de séjour que nous avons obtenu au bout d'un an et demi après de multiples visites et démarches à la Préfecture  et autres bureaux. Vivre au Maroc n'était pas spécialement mon rêve mais je l'ai tout de suite pris-comme je prends tout dans ma vie-comme une nouvelle aventure à vivre avec  mon mari. Nous avions beaucoup déménagé en France, dans toutes les régions textiles. J'ai aimé voir cette usine (comme j'avais aimé les autres avant) naître  littéralement, grandir et croître  à quelques  kilomètres de la capitale économique. Même s'il n'y a pas de barrière au niveau de la langue, ce fut tout de même un sacré challenge pour mon mari d'embaucher du personnel et de faire vivre cette usine selon un droit et une culture étrangère à la nôtre. Pour ma part, j'ai tiré de ces trois ans de ma vie un livre où j'évoque les « Paysages marocains » que nous avons parcouru ensemble ( la semaine de travail étant de 44 heures et mon mari travaillant du lundi au samedi vers 13h, nous avons eu peu de temps pour voyager) ou séparément. Je conçois les paysages comme des "états de l'âme" (expression  tirée de l'auteur suisse Frédéric Amiel). Ainsi, lorsque j'ai écrit aussi « Istanbul avec toi », il s'agissait plus de sensations de voyage à la suite de mes illustres prédécesseurs que d'un guide pratique. C'était encore plus difficile avec un sujet autant traité que Venise de sortir des sentiers battus, d'où le titre: « Oser Venise ».

©Laura Vanel-Coytte







La bouche de ma main n’est pas un trou sans fond
Elle raconte ma terre
écoute :
bouche qui dit oui
bouche qui dit non
bouche qui conte
bouche qui parle d’un temps
bouche qui se tait
bouche qui laisse sortir le blanc de son passé
bouche qui fait silence
bouche qui se souvient de l'oiseau bleu.

L’œil de ma main voit par-delà la haine
L’oreille de ma main entend la musique du vent

Mimer comme toi l’artiste
C’est sculpter dessiner écrire tout ce qu'on laisse derrière soi
quand la folie des hommes nous oblige à quitter notre terre.
Faire parler la main pour essayer d'avaler l'exil
La main saura toujours se transformer en caresse.
Dans le creux de ma main se cachent à jamais mes racines
mes racines sont le coeur de mon âme
mon âme bat au rythme de l’amour de mes ancêtres.

Tu m’as tendu la main, mon vide s’est rempli, merci.





Avatar rose



Deux
Je suis Deux à réconcilier.
De la nature me vient la force
Qui est aussi faiblesse

Deux, je suis Deux à réconcilier.
De la mémoire me vient le souvenir
Qui est aussi oubli

Deux, je suis Deux à réconcilier.
Du tendre me vient le ferme
Qui est aussi Tu peux compter sur moi, ou se faire œillères

De mon silence, naît ma musique,
Qui peut la chanter à ma place ?

Hier il en était ainsi
Aujourd'hui il en est ainsi
Il en est ainsi de l'essence de l'Homme
Qui veut incessamment s'épanouir en Trois.


 


Avatar rose




L’exil

L’oiseau
les ailes décharnées
plumes emportées par le vent
quêteur de tendresse
raconte une histoire
déracinée

Lointains
le pays absent
le ciel des premiers désirs d’envol
le soleil plus rouge
la terre plus vivante
les parfums plus rares
ce qui reste du passé
après la déchirure
c’est la magnificence
par dilatation du cœur
cette partie intime
pas tout à fait morte
mais à jamais perdue
hante les espaces intérieurs
c’est désormais la dimension du vide
la corde brisée
la note désaccordée
la fêlure
la voix
qui chante
l’absence
en rêvant
de la liberté.







lundi 6 mars 2017

Page 69, on innove !




Oui, j'ai eu envie d'innover aujourd'hui. 
Parce que le monde a besoin de renouveau
parce que cette vidéo et cette chanson sont porteuses d'espoir et d'humanisme. 

Alors si cela vous tente, écoutez, regardez, 
parlez de ce qui se passe alors au fond de votre corps, 
de votre cœur, 
de votre Esprit.

J'ai découvert ce post la première fois dans la caverne de Jamadrou
ce matin je l'ai revue chez Françoise, la Vieille Marmotte
deux appels, c'est trop, 
je réponds
avec
le
cœur.

 Alors image, musique et voix pour cette page.

Merci de votre compréhension.


Et merci aussi à celles et ceux qui viennent lire ici ce que les autres ont écrit 
sur le livre illustré de l'Herbier.



vendredi 3 mars 2017

Voici la page 68 de l'Herbier de poésies



Il y a toujours plus de brins pour la page, 
douze ce vendredi, 
un arc en ciel de poésies en couleur. 
Et toujours bien entendu les éventuels retardataires... 
à suivre donc. 

Merci à tous, 
l'herbier va bon train.



 ORLANDOBOFILARTE



 
P'tit Koffi...


P'tit Koffi
A pois soleil
Yeux corail
A la kermesse
Pêche aux canards
A gagné
Un, deux, trois poissons
Contre son sou...
Il en est tout joyeux
Mais eux, broient du noir
Dans un verre d'eau...
P'tit Koffi soupire,
Chez Jean et sa fontaine
Ami des bêtes
Se rend au galop...

Plouf... et plouf... et plouf
Plus de vague à l'âme
Pour le trio
Et le p'tit Koffi... !
















Je suis poisson,
Je suis Chat lune,
Noir, yeux rouges.

Je suis jongleur,
Poète à mes heures,
Artiste sans filet.

Rectiligne,
En ma sphère,
Je suis géométrique

Droit dans mes bottes
Je flotte sur la vague
De ma rythmique

Je suis poisson-chat,
En jeu de quilles,
Et chamboule tout…











Dans sa tête ronde
Tournaient des idées noires
A la fête foraine
Sur le manège enchanté
Il a enfourché Pégase
Pour attraper l’oiseau
À la pèche aux canards
Il a gagné des poissons
Un rouge pour le bocal
Un bleu pour le ruisseau
Un gris pour le bassin
Au placard les idées noires
De la fête foraine
Il est revenu guilleret










Le citadin, pêcheur d’hommes en boites

Peindre, comme écrire, peut devenir recherche du réduit,  quête des éléments simples.
Alors pourquoi ne pas oser l’épure, céder à la tentation de l’apparent simple ? 
Alors, parfois, la forme devient ce qu’elle désigne, et la couleur se structure en fleuron : 
Nette jusque dans l’épaisseur du trait gras qui compte, qui souligne, 
Signifie limites et puis aussi bordures. 
Le fin filigrane bleu, donne l’ombre et la ligne humaine dernière,  
A ce disque de nuit qui parle l’apparence générale, la trop simpliste figure grossière.
La goutte, quant à elle, ne rêve rien ; endroit ou envers,  ne prétend goutte, 
Juste elle fait point, couvre et transpire ou peut-être s’exclame ! Hébétude bruyante !
Et les poissons, tête-bêche - comme en leur boite -, révèlent le pêcheur 
Ou parle du destin de l’homme, qui dans la ville se retrouve entassé,
Trop serré, et pourtant dans son élément : dans la folie douce de ses choix et constructs.  













Sa bouille de lune noire
fait mine d'accrocher ses rêves
à des poissons lune

Les petits poissons naïfs
ignorent l'hameçon sous l'appât












J'étais un pêcheur de lumière,
celle qui souffle sur la vie
la réchauffe, la câline,la dorlote.
Jour après jour
une ombre a envahi la Terre
salissant plaines et montagnes
torrents et rivières
dérobant même le parfum des fleurs.
J'erre sur les chemins déserts
dans le silence de nos bois
à la recherche
d'une autre naissance
d'un autre souffle
d'un autre éveil
prête à cueillir les fruits de cet amour.






 





L'art en couleur

Noir comme Soulages dont j'ai pu admirer dans son musée de Rodez, la lumière réelle
Noir comme le Château de Cézanne suivi à Aix-en-Provence vers la Sainte Victoire
Noir comme le profil de Fernand Léger, le chat de Marguerite de Matisse

Bleu comme les nus de Matisse que j'ai aimés au Cateau-Cambrésis, à Lyon, à Nice
Bleu comme la blouse du fermier de Paul Cézanne, l'oiseau de Braque
Bleu comme les monochromes de Klein, les danseuses de Degas, bleu comme la femme lisant Une lettre de Vermeer, bleu comme le violoniste de Chagall, bleu comme le cheval de Marc
Bleu comme la femme au chapeau de Picasso, bleu comme le ruban de la jeune fille de Renoir

Rouge comme les poissons de Matisse dans leur bocal
Rouge comme mon poisson dans ma chambre de bonne
Rouge comme la route près de Menton de Monet, le chapeau de la fille de Vermeer
Rouge comme la jupe de Picasso, rouge comme l'harmonie de Matisse
Rouge comme le béret de la femme de Picasso, rouge comme les toits de Pissarro

Blanc comme le chapeau de la femme de Renoir

Gris comme la chanson de Goldman, gris comme Juan l'artiste 

Jaune comme les danseuses de Degas,  la maison de Van Gogh à Arles
Jaune comme le turban de la femme de Renoir, les vaches de Franz Marc
Jaune comme le fauteuil de la femme de Picasso, la ferme du Pouldu de Sérusier
Jaune comme l'harmonie de Matisse, l'œuf soleil de Vladimir Kush
Jaune comme les iris de Monet, la ville de Schiele, le vase de tournesols de David Hockney

Noir, bleu, rouge, blanc, gris, jaune comme ORLANDOBOFIL ARTE
Noir, bleu,rouge,blanc,gris, jaune comme l'art en couleur











Soleil noir    
Pour ne plus jamais vous parler de désespoir
Je suis partie là-bas de l’autre côté du miroir
Pour ne plus jamais vous conter de bien tristes histoires
Pour ne plus jamais vous parler de la pluie du soir
Celle qui a des larmes  blanches grises et noires
Je suis partie là-bas juste pour voir
Mais là-bas il faut me croire
Le soleil était noir
Il avait les yeux rouges du poisson
Il a les yeux gris du poisson
Il aura les yeux bleus du poisson
J’ai su que voir le soleil noir
C’était garder comme le poisson les yeux toujours grand ouverts
C’était vouloir s’éveiller  et aller au fond des choses
Là où le sable n’est que boule lumineuse
Là où la connaissance n’est qu’intuition
Là où au plus profond de l’eau tu retrouves la source
Mais quand on revient de là-bas
On ne peut plus parler aux hommes
Et voilà pourquoi on prend ses couleurs ses pinceaux
Et qu’inlassablement on peint le soleil  et des poissons au dessus de l’eau .









 



Ce soir je serai la plus belle pour aller danser !
La journée finie, je dépose les poissons recueillis dans la nasse,
J'oublie le labeur du jour.
Je suis si heureuse ! ....

Je me parfumerai
Je vêtirai ma jolie robe à festons, et mettrai ma plus belle écharpe
de soie
celle à pois

Et pendant  qu' Elodie chantonnait, je la regardais
Sa petite bouille de Fille du Sud reflétait la lumière. La couleur et l'argent des poissons qui tressautaient encore au creux de ses mains.
Les traits de son visage à peine sorti de l'enfance laissaient présager
l'adulte qu'elle serait demain, douce, mais ferme et sans concessions.






 





Me voici me voilou
J'ai la bobine ronde
Des yeux couleur rubis
Des pieds en pâquerettes
Bouche fermée à clé
Sur mes courroux secrets
La bulle de mes idées
S'envole et je reste coi
Avec une aile qui palpite
Petits pois, petits pois
Jaunes comme yellow
Créature bofilisée
A mon épaule s'incrustent
Des poissons bien au chaud
Bien au doux, bien partout
Je me trouve très beau
Au printemps je serai le roi
Des maquereaux et des sardines !



  








L'enfant des profondeurs


Au plus fort de l’été
Courtisée par Zéphyr
La houle, indolente
Balance l'énigmatique

.

Poupard, poudré ébène
Curiosité corail
De son regard tout rond
L’étrange naît à la vie

.

Salé aux tempêtes
Sucré aux oursins
L’enfant des profondeurs
Joue avec les poissons.
Martine MADELAINE-RICHARD





Un rêve entre eau et ciel

Elle aurait pu rencontrer Folon, la Dame Lune noire, et s’envoler par-dessus les montagnes pour emporter nos songes un peu plus haut que d’habitude. Les rendre un peu plus libres, un peu plus détachés, comme ces ballons qui fusent vers le ciel sous le regard émerveillé des enfants qui leur confient leurs vœux. Mais la Dame n’est pas que Lune, elle est océan cravaté de trois points jaunes, personnage double, voguant entre Miro et Cocteau, entre « la Plus Belle* » et « la Bête ».
Et que lui murmure ce point, souligné d’une larme soutenue par trois poissons, qu’Elle-il porte sur l’épaule ? Un secret de marée, de soupe primordiale ? Un secret de vide tout rempli de possibles ? À moins que ce ne soit un secret d’infini que contemple son regard retiré.
Qu’est-ce donc que la vie ? Un murmure, à l’oreille des quêteurs peut-être, à peine un murmure.
Un rêve, entre l’eau et le ciel.


*« La plus belle » sculpture de J. Miro que j’ai tant admirée au Grand Palais, il y a trop longtemps et que je n’ai pas retrouvée sur le web.

















herbierdepoesies@free.fr