Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
"Au bal" de Berthe Morisot - musée Marmottan-Monet
Berthe naît le 14 janvier 1841 à Bourges et décède le 2 mars 1895 à Paris.
Initiée par sa mère à la peinture elle fut membre fondatrice du mouvement impressionniste et reconnue comme "une artiste à part entière" en particulier par Degas. Elle fut aussi l'épouse d'Eugène Manet.
Douleur
d'avoir perdu sa terre natale, douceur douloureuse qui fait tenir debout.
Quelle
Terre a-t-il emporté en poussière dans ses poches, l'enfant du voyage né entre
deux rivages, ou dans la boue d'un camp immonde ?
De quelle
Terre se sent-il né, cet enfant de l'errance ballotté de rejets en rejets ?
Vers
quelle Terre peut-il espérer construire son monde dans ce monde ?
A quelle
Terre peut-il se confier, l'enfant de la Terre, d'où qu'il soit, où qu'il
aille, là où il est cet instant, pour quelques heures ou pour l'éternité ?
J'ai crée
mon blog il y 10 ans alors que je vivais au Maroc , à Casablanca, avec
mon mari qui y a monté une usine textile alors qu'en France, nos perspectives
de carrière étaient peu intéressantes. L'employeur de mon mari était un juif
marocain et non une entreprise française. Par conséquent, nous avions une carte
de résident et avons demandé une carte de séjour que nous avons obtenu au bout
d'un an et demi après de multiples visites et démarches à la Préfecture
et autres bureaux. Vivre au Maroc n'était pas spécialement mon rêve mais je
l'ai tout de suite pris-comme je prends tout dans ma vie-comme une nouvelle
aventure à vivre avec mon mari. Nous avions beaucoup déménagé en France,
dans toutes les régions textiles. J'ai aimé voir cette usine (comme j'avais
aimé les autres avant) naître littéralement, grandir et croître à
quelques kilomètres de la capitale économique. Même s'il n'y a pas de
barrière au niveau de la langue, ce fut tout de même un sacré challenge pour
mon mari d'embaucher du personnel et de faire vivre cette usine selon un droit
et une culture étrangère à la nôtre. Pour ma part, j'ai tiré de ces trois ans
de ma vie un livre où j'évoque les « Paysages
marocains » que nous avons parcouru ensemble ( la semaine de
travail étant de 44 heures et mon mari travaillant du lundi au samedi vers 13h,
nous avons eu peu de temps pour voyager) ou séparément. Je conçois les paysages
comme des "états de l'âme" (expression tirée de l'auteur suisse
Frédéric Amiel). Ainsi, lorsque j'ai écrit aussi « Istanbul avec
toi », il s'agissait plus de sensations de voyage à la suite de
mes illustres prédécesseurs que d'un guide pratique. C'était encore plus
difficile avec un sujet autant traité que Venise de sortir des sentiers battus,
d'où le titre: « Oser Venise ».
Noir comme Soulages dont j'ai pu
admirer dans son musée de Rodez, la lumière réelle
Noir comme le Château de Cézanne
suivi à Aix-en-Provence vers la Sainte Victoire
Noir comme le profil de Fernand
Léger, le chat de Marguerite de Matisse
Bleu comme les nus de Matisse que
j'ai aimés au Cateau-Cambrésis, à Lyon, à Nice
Bleu comme la blouse du fermier
de Paul Cézanne, l'oiseau de Braque
Bleu comme les monochromes de
Klein, les danseuses de Degas, bleu comme la femme lisant Une lettre de
Vermeer, bleu comme le violoniste de Chagall, bleu comme le cheval de Marc
Bleu comme la femme au chapeau de
Picasso, bleu comme le ruban de la jeune fille de Renoir
Rouge comme les poissons de
Matisse dans leur bocal
Rouge comme mon poisson dans ma
chambre de bonne
Rouge comme la route près de
Menton de Monet, le chapeau de la fille de Vermeer
Rouge comme la jupe de Picasso,
rouge comme l'harmonie de Matisse
Rouge comme le béret de la femme
de Picasso, rouge comme les toits de Pissarro
Blanc comme le chapeau de la
femme de Renoir
Gris comme la chanson de Goldman,
gris comme Juan l'artiste
Jaune comme les danseuses de
Degas, la maison de Van Gogh à Arles
Jaune comme le turban de la femme
de Renoir, les vaches de Franz Marc
Jaune comme le fauteuil de la
femme de Picasso, la ferme du Pouldu de Sérusier
Jaune comme l'harmonie de Matisse,
l'œuf soleil de Vladimir Kush
Jaune comme les iris de Monet, la
ville de Schiele, le vase de tournesols de David Hockney
Au plus fort de l’été Courtisée par Zéphyr La houle, indolente Balance l'énigmatique
.
Poupard, poudré ébène Curiosité corail De son regard tout rond L’étrange naît à la vie
.
Salé aux tempêtes Sucré aux oursins L’enfant des profondeurs Joue avec les poissons. Martine MADELAINE-RICHARD
Un rêve entre eau et ciel
Elle aurait pu rencontrer Folon,
la Dame Lune noire, et s’envoler par-dessus les montagnes pour emporter nos
songes un peu plus haut que d’habitude. Les rendre un peu plus libres, un peu
plus détachés, comme ces ballons qui fusent vers le ciel sous le regard
émerveillé des enfants qui leur confient leurs vœux. Mais la Dame n’est pas que
Lune, elle est océan cravaté de trois points jaunes, personnage double, voguant
entre Miro et Cocteau, entre « la Plus Belle* » et « la
Bête ».
Et que lui murmure ce point,
souligné d’une larme soutenue par trois poissons, qu’Elle-il porte sur
l’épaule ? Un secret de marée, de soupe primordiale ? Un secret de
vide tout rempli de possibles ? À moins que ce ne soit un secret d’infini
que contemple son regard retiré.
Qu’est-ce donc que la vie ?
Un murmure, à l’oreille des quêteurs peut-être, à peine un murmure.