Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Un mois presque jour pour jour que je n'ai pas donné de nouvelles, je ne sais comment reprendre le contact sans faire trop de bruit, comme pour ne pas me faire remarquer. Mais cela ne sert à rien. Briser un tel silence cela fait du bruit, il me faut assumer.
"L'absence n'est pas un oubli" a dit un jour un ami.
C'est certain. Il y a tant de choses qui peuvent nous éloigner de ceux qui nous sont chers, de ceux qui nous accompagnent dans l'une ou l'autre part de nos vies. Et ici, c'est vraiment un lieu de rencontre qui m'est cher. Qu'importe ce qui m'a retenue loin, vous lire, percevoir le souffle de vos vies au travers de vos écrits, c'est comme un feu l'hiver quand le vent se fait mordant, ça me réchauffe le cœur, c'est précieux.
Alors, doucement, je dépose ici une envoûtante image des Cévennes, une image féérique qui je n'en doute pas vous séduira comme elle a pu me séduire.
Photographe indépendant résidant dans le Gard, Thierry Vezon se
consacre à la photo de nature depuis 2004. Ses lieux de prédilection
sont situés dans le Sud de la France : le Languedoc, la Provence, la
Camargue, les Cévennes. Cependant, il est aussi attiré par le Grand
Nord ,l’Arctique, les grands espaces et les atmosphères
glacées. Spécialisé dans la photographie de faune et de paysages, il
consacre de très longues heures à l’affût, toujours dans le respect de
la nature. Il s’est aussi spécialisé dans la photo aérienne.
Perçant le sommeil d’une nuit anthracite, à l’édredon nuage, un clin de lune. Arrêt sur image, les bruits nocturnes se sont tus. Insomniaque la rose, dressée sur sa tige, tend son micro vers l’astre lumineux…
Tension palpable entre deux massifs obscurs sa lueur d’espoir
Il suffirait d’un rien pour que le ciel se déchire et que luisent les étoiles… Demain, la fleur ouvrira son cœur à la rosée du jour. Chaque instant est précieux…
D’un jour à l’autre quand renaissent les étoiles notre ciel s’illumine
- Allo la lune, ici la rose, rouge sang sous ciel nocturne, en recherche de lumière, ôteras-tu ta sombre cape de nuages ?
- Allo la rose, ici la lune, blanche en son halo coloré, impuissante entre ciel et terre, à la merci des forces de l’eau et du vent, je me glisse dans un puits creusé au cœur de l’adversité pour t’offrir quelques rayons d’une pure blancheur.
- Merci la lune, puissent l’eau et le vent s’accorder pour te laisser briller sur nos rêves d’avenir !
Brouillage de la ligne, un nuage passe, transmission coupée… L’astre nocturne tout là-haut darde ses rayons sur un autre coin de la terre. La rose cherche le sommeil, dans l’attente de l’aurore… Nos rêves se perdent dans une nuit sans étoile…
Les arbres entrelacés ont tiré leur rideau sur le secret des lieux. Grand méchant loup, ogre, chaperon rouge ou autre petit poucet, les histoires jouent à cache-cache.
Cherchant celle qui dort promenons-nous dans les bois crainte et mystère
À
cette heure ni hibou, ni coucou, pour accompagner la balade, juste le
craquement de nos pas sur branches et feuilles mortes. Au loin, nous
croyons percevoir le chant des nains partant au boulot…
Hêtres, chênes et bouleaux s’accordent à quelques charmes entrelacs boisés
Les
histoires inscrites en nos mémoires se reflètent sur le tableau du
jour. Les écorces se teintent au gré de la lumière. Admirant l’orée des
bois, nous nous laissons séduire par ce chef d’œuvre naturel.
Sombres branchages embrassant de claires ramures masques de l’aube
Il
suffirait d’un rien pour que contes et Dame Nature, en complices,
s’unissent pour nous emporter dans de merveilleuses aventures.
Magie de l’instant aux portes de l’imaginaire il était une fois…
dans les murmures forestiers s’ouvre le livre d’images ABC
Matin gelé
Des nuances de gris dans la maille des arbres L'aube rose apparaît en halo incertain Dans l'enchevêtrement le ciel nous fait mille clins d’œil Les chênes dénudés restent droit dans leurs fûts Tant d'hivers sont passés sur leur peau craquelée...
À l'horizon j'ai vu le milan qui planait Sur la prairie au sol gelé deux chevaux gris Dégustent les brins d'herbe que leur souffle réchauffe Dans quelques heures royal Phebus aura fait son office Et aura transformé le pays vivifié
Il existe des âmes qui cherchent la lumière Qui tournent sur la vie espérant l’impossible Et voudraient voir des signes dans les bosquets déserts
Un silence ouaté, en gris, quelques touches de bleu dilué dans le ciel morne et bas où les corbeaux traînent leur lassitude. Plus bas la forêt dépouillée parait inhabitée, chants et pépiements envolés.
Seuls les arbres serrés sur leurs mystères semblent défier ce jour cafardeux.
Ces géants aux grands corps paisibles en apparence, vieux sages aux mille jours, traversent bien des tempêtes pour nous livrer demain les clés d'un autre monde. Saurons-nous ouvrir les portes de l'espoir ?
Se blottir au creux de cet essaim de vies aux racines tentaculaires aux vibrations inaudibles
Ce voyage communiquant un appel résonnant au fin fond de notre être.
Sur les chênes, les pins où se lit encore la trace de nos ancêtres, de leurs gestes ancrés sur les écorces rugueuses, la vie a déposé sa force et ses faiblesses, cette majesté d'être, cette lutte quotidienne pour grandir, résister.
Seuls les arbres unis contre l'adversité compagnons des jours sans offrent leur robustesse à nos fragilités.
Le vent et les tempêtes, à défaut de la morsure d'un froid qui tardait, sont venus à bout de la toison des feuilles de l'année.
C'est l'heure indécise entre le jour et la nuit aube ou crépuscule.
Pendant quelques mois, la dentelle sombre des ramées nues va laisser derrière le bois se deviner le "pied du temps" comme il se disait il y a longtemps.
C'est l'heure où l'ancien négligeant le baromètre dit la pluie qui vient.
Blanc rosé dans la nacre grise du ciel, demain sera dans la brume et le givre. Quelques oiseaux frileux saluent le vieillard silencieux dans sa promenade solitaire.
Le soir est trompeur. Quel sera le temps demain ? Le doute s'insinue ...
Décembre en froidure- silence dans la ramure aucun pépiement
ni même un écureuil arbres en dormance
Tanka II
Renaissance dans l'entrelacs de leurs branches- des éclats bleutés
le ciel dessille ses yeux j'ai le blues du Printemps !
Un haïku
Les rameaux nus étendus quelques craquements sourds- lamento de l'hiver
Claudie Caratini - le 30/01/2022
L’attente de la forêt
Ils se sont pris les branches dans l’automne les feuillus de la forêt. Plus une feuille pour échanger avec le vent
un secret de sève une nouvelle du lointain- reste le silence
Les feuilles désormais tapissent le sol et marquent chacun de mes pas de leur haleine froissée d’humidité
un parfum d’humus s’élève du tapis sombre- tout est nostalgie
Le
vent se faufile entre les bras dénudés qui semblent implorer le ciel,
et sa voix déchire la canopée de ses gémissements sifflants. Le
costumier de l’hiver n’aime pas la couleur, il habille les sous-bois de
gris et de marrons.
l’heure n’est plus aux chants et l’espace rétrécit invite au sommeil
Il
se pourrait que demain, le blanc recouvre tout. Il me semble qu’ici
tout aspire à cet intermède lumineux pour masquer un temps la tristesse,
et accrocher du rêve des pieds à la cime des arbres, où une arche se
dessine pour accueillir la magie. Je le pressens, le vent aussi espère
la neige, il aime la faire danser
son souffle amoureux sur la Belle immaculée et tout s’illumine.