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dimanche 23 juin 2019

pour la page 147



Carine Noushka  & sur face book


"Un peu de légèreté ce matin avec une jeune Spatule joueuse"Le Teich, GirondeNikon: D500 + Nikkor 800 mm f/4

Merci Carine ! 


mardi 30 octobre 2018

vendredi 14 septembre 2018

Page 118 le manège des étourneaux


La danse des étourneaux - Noushka



 
Mobbing...


Et tourne, tourne, tourne

Jeune étourneau

Au manège des amours,
Quatre mâles pour une femelle
A l'étourdir
A se voler dans les plumes
A s'égosiller, en pot-pourri...

La demoiselle prend peur
Et la poudre d'escampette,
A tous elle coupe le sifflet,
Bec dans l'eau, adieu la noce !

Le vieil étourneau
s'amuse de la scène au loin
Un silence de mort

Juste un vent d'ailes
un frémissement sur l'onde
Brindilles immobiles







Image
Des sons ténus apparaissent dans le silence
Frôlement d'ailes claquement de bec
Tout disparaîtra
Les minuscules "estornels" retourneront dans le silence de l'immensité 
Et ne parleront plus jamais aux hommes
Les ailes des anges n'ont jamais fait de bruit.

©jamadrou





 
Étranges ballets, Dame Nature !

Dans les profondeurs,
Vos poissons nagent en banc,
Légers et mouvants,

Effets de nuages
Géométrie volatile
Ensembles vibrants,
Au-dessus de nous,
Avancent en processions
De si dignes nuages.

Amas gris de gaze ;
Ordonnés, sans cesse changeants :
Ils vont tous, au vent

Entre les deux,
Dans la roselière
En ronde harmonieuse,
Les étourneaux se tiennent
Dansant, du bout de l’aile 
Et au ras de l’eau,

Me reviennent en mémoire,
D’autres étourneaux, sur l’arbre,
Devant l’hôpital où tu naquis, ma fille ;
À chaque entrée, chaque sortie
S’envolaient en grappes
Ou en multitudes criardes.
De polissons oiseaux,
En cour de récréation.    
 
Serge De La Torre  





















Bonsoir :

Aile à aile
ronde des étourneaux
sur radeau de brindilles
le jour se pose
dans les bras du soir
l’étang s’embrase
en un ultime feu de joie
ocre à pourpre
valse du crépuscule
en guise de bonsoir









Ajouter une légende





Éventail

Septembre
Ombre à nouveau nos jours
De sa langueur dorée
Un vol joyeux d'étourneaux
Aux reflets d'ambre
Ouvre en éventail une ronde
D'ailes victorieuses
Dans la grâce du soir
Sur les marais


























Volées d'étourneaux
aux banquets d'arbres fruitiers,
animant les plaines

ou dansant sur les étangs
aux heures douces de la baignade.

D'un clic expert, l'alliance du photographe à la maîtrise de son art et de l'outil merveille de technologie ; à la croisée des arts optiques et mécaniques et des logiciels embarqués ...
Tout le talent, la patience et la minutie d'Audubon* auraient-t-ils pu capter sans la figer cette chorégraphie aérienne au-dessus de l'eau ?
Mais combien de temps encore les oiseaux pourront-ils survivre dans le monde technologique que les humains ont inventé ?

©Jeanne Fadosi



* Jean-Jacques Audubon, 1785 - 1851, ornithologue, naturaliste et peintre américain d'origine française naturalisé en 1812 (fiche wikipedia (1)) et aussi poète, explorateur, aventurier, précurseur de l'écologie (fiche Audubon pour l'exposition "Les oiseaux d'Amérique de Jean-Jacques Audubon" en 2006 par l'Ecomusée de la Crau (2))



National Audubon Society

illustration sonore :
Jean Boucault et Johnny Rasse, Chanteurs d'oiseaux 
                                                           (~3 min)


 

Vol au-dessus des eaux



Au-dessus des eaux, on dirait qu’ils dansent, mais quelle danse ? Celle d’oiseaux heureux de vivre, goûtant du bec l’instant présent en le saluant d’un vol, une danse d’amour peut-être, comme une offrande.

Quelques étourneaux
s’égaillent au petit matin
le rire du soleil

Les hommes ont inventé la danse pour s’accorder la protection des Dieux et s’attirer la faveur des Esprits. Danse de la pluie, danse de la guerre, danse de la chasse… Tout est à eux, ils croissent, se multiplient et portent la mort.

La poudre à canon
le fusil en bandoulière
et l’odeur du sang

Les oiseaux n’ont que faire de la protection des Dieux et de la faveur des Esprits, ils sont de ceux de la nature que l’humain foudroie.
A-t-on jamais vu un oiseau chamane ? Ils n’ont pas inventé la danse pour se protéger des maléfices de la nature humaine. Doit-on le regretter ? Ils ont la force des petits, celle de l’abandon, en confiance, à cette vie qui ne cesse de leur être disputée.

Enfants de la terre
les oiseaux caressent le ciel
quelle joie de la vie !






La danse des étourneaux - Noushka




vendredi 7 septembre 2018

Pour la page 118 - Les étourneaux de Noushka



La danse des étourneaux - Noushka





Je vais être très occupée cette année, mais, grâce à vous, 
je tiens énormément à l'herbier, 
alors je vous propose -pour le moment-
de publier la page le vendredi soir.

Ne tardez pas, adressez-moi les textes, le plus tôt possible.


Un grand merci à vous tous
et à Noushka pour cette merveilleuse photo. AD








 

jeudi 26 avril 2018

P 109 Haï Boum !!!




Avertissement au lecteur égaré sur cette page.

Il était une fois un haïbun qui rêvait d’être un oiseau, un Eulecte à croupion jaune immortalisé par Carine Noushka.        C'est lui, juste en dessous.


 Photo Carine Nouska (toutes les photos de son journal facebook dont cette série sur l'Euplecte à croupion jaune)

Pauvre Eulecte ! Voilà que l’Herbier allait le retrouver en France avec des vers comme seulement là on sait les faire, brandissant son croupion jaune comme un bouclier face à l’adversité qui frappait la page.

« Le défi : on se lance en commençant par « il était une fois » et en poursuivant par un blablaïbun digne de Basho. »

« Ben voyons ! »

Un calvaire pour de pauvres brins pris en otage ?

 « Tu rigoles ! »

Ici on a l’esprit rebelle, le goût de la liberté et de l’arrangement.
On le revendique.
« On est en France » comme le dirait mon maître de Qi Gong quand on lui demande si l’on peut faire ci ou ça.  
Un peu qu’on est en France ! Non mais !

Allez c’est parti pour une lecture garantie  haïbounbadaboum.

Big sourire, je vous adore.




Donc, il était une fois…


Enfin presque… avec notre «Vieille marmotte»  
« Transfuge et transgressive  (juste en hommage aux œuvres de NOUSHKA que j'admire beaucoup (ses oeuvres, pas Noushka que je n'ai jamais eu le bon heur de rencontrer !) »   a-t-elle écrit, mais tellement bienvenue sur la page que, sans haïbun et sur une autre photo de Noushka, elle a trouvé sa place ici.

Ah, les françaises !


Les ailes camarguaises

 
 









Ce matin,
Je vais
Me déposer, très délicatement
Sur les ailes camarguaises
Et me laisser porter par la Vie,
Jusqu'au Ballet final

Voir tout en bas, le haïbun qui s'est posé, comme un oiseau, sur un commentaire.







Avec Laura, on assume jusque dans le corps du poème. 
Et alors ! qui trouvera à redire ? Certainement pas l'Herbier, il roucoule.


Il était une fois un Euplecte à croupion jaune

Il était une fois un Euplecte à croupion jaune photographié par Carine Noushka au Kénya en février.   

Noir et jaune
Comme un merle
Un petit merle
Noir et jaune



Il était une fois un chouette atelier d’écriture qui me demandait d’écrire un haïbun ; je ne sais pas le faire ; alors j’ai encore écrit :

Noir et jaune
Comme un pinson
Noir et jaune
Un pinson de Buffon

Il était une fois un Euplecte à croupion jaune
Un Euplecte
Qui flatte les esthètes
Un croupion
Pour la position
Jaune
Pour la lumière







 
 
Avec Jama, on s’approche doucement, sur la pointe des pieds, sans faire de bruit pour ne pas effrayer les oiseaux… et on fait un joli clin d’œil à la fable pour ponctuer en un haïku final plein de philosophie.

  
Il était une fois au pays des oiseaux un chef qui se croyait mieux emplumé que les autres  et qui voulait recenser ses sujets.
Il organisa le concours du plus beau croupion. L’heureux élu gagnerait la plume d’or
Chacun arriva pour montrer son arrière-train.
Rien d’intéressant ; tous n’étaient que petit trou du cul.
Mais un jour un discret au plumage simplement noir, au regard un peu perdu et au bec court mais solide arriva pour se présenter.
Le chef le trouva à la fois timide, benêt et laid: insignifiant.

« Tourne toi mon ami que je te regarde de près. »

Petit noir tremblait en pensant que ce chef devait être porté sur la chose.
Mais le chef fut fort étonné et appela tout son monde

« Regardez comme son croupion est beau ! »

Ces plumes jaunes sont merveille et font si bien ressortir son plumage noir et moiré.

« Mon ami si ton ramage se rapporte à ton plumage, tu es le gagnant du concours de ces bois. » 

Euplecte le petit noir n’avait pas pour habitude de piailler pour ne rien dire.
Il ne chanta pas et demanda simplement un miroir.
C’est  alors qu’il vit, bien plantées sur son croupion,  de magnifiques plumes jaunes.
Il comprit alors combien il était beau et combien il avait d’importance.
Il ne réclama pas sa plume d’or, mais s’envola dans le firmament à la rencontre de ses pairs.

Se reconnaître
N’est pas toujours chose aisée
Savoir s’aimer


jamadrou© 22 avril 18  (A fleur d'image)


 



Avec Marine, l’Euplecte flirte avec une biche sur une musique Manouche.  

La musique est à écouter en lisant.





La musique manouche c'est ici :





Haibun de l'Euplecte

Il était une fois un drôle d'oiseau noir
J'ai cru l'apercevoir posé sur une branche basse, un oiseau bizarre tout noir ponctué de jaune,
je crois bien que j'ai imaginé sa présence dans la fenêtre mouvante des feuilles du marronnier,
mais on m'a dit « tu as rêvé »

Il se nomme
l'Euplecte à croupion
il a un bec blanc

Une nuit d'été, il y a longtemps, j'avais vu (l'avais-je imaginée ?) au milieu de la route bordant la Garonne, qui montait vers les côteaux de Pech David, une biche qui me regardait

La guitare module
j'ai arrêté ma voiture
en pleine nuit

Nous avions fait la fête, j'écoutais des airs manouche qui résonnaient dans l'habitacle, tout était noir autour de moi,
étais-je un peu grise ?

J'en ai parlé
personne ne m'a cru
mais je la vois encore

Cette apparition délicate aux yeux d'ambre ne me quittera plus jamais...





 




Enfin, avec 
ABC, Jeanne et moi-même, un brin de nostalgie pour chanter un Eulecte tout à la fois Petit Prince, Point Virgule et Spectateur.



Il était une fois, un petit prince mélancolique,

Aile jaune bec blanc
ses yeux fixés sur l’infini
dans sa bulle

Tête en l’air disait sa mère, fainéant grondait son père, avait-il peur de s’envoler ?

Ni rêveur, ni fainéant
barrière de la différence -
dur regard d’autrui

Il était une fois, un petit prince mélancolique,

Ouvrez les yeux
voyez comme il est petit
demain peut-être

Il était une fois, un prince qui avait grandi,

Force de caractère
et envie d’être
traçant son chemin de vie

Bravo, souriait sa mère, j’en suis fier, clamait son père, au fil des jours, le prince a lâché la branche et s’est épanoui.







 À la manière d'Aimé Césaire*, vienne l'Euplecte** noir d'ébène au fondement d'or ou de soleil chanter l'histoire se son continent. Vienne l'oiseau chanter l'histoire du monde et pas seulement celle des humains.
Une histoire du monde ?
Vraiment ?

Une nuit du conte
pour narrer l'histoire du monde
n'y suffirait pas

Celle de l'humanité est minuscule point-virgule à l'extrême fin de celle de la terre qui dans l'univers ne représente guère qu'une saison d'enfer ou de paradis.

Vienne l'oiseau sédentaire
chanter ses prairies africaines

la douceur du vent
la beauté de son ciel clair
ses buissons sensibles.

©Jeanne Fadosi, jeudi 26 avril 2018


 





Le marionnettiste


Il était une fois, l’autre côté du miroir.
Les herbes poudrées de rose, de violet m’avaient entraînée ce jour-là, jusqu’au ravissement. J’avais perdu tout sens commun, je découvrais l’invisible.

Un elfe d’herbier
dansait pour un oiseau noir,
leçon de charme

L’oiseau s’était arrêté comme s’arrêtent les oiseaux quand ils sont fatigués de voler, sur la tige d’une plante sèche. Très concentré, il regardait l’elfe d’un œil attentif.

Dialogue muet
entre la terre et le ciel,
une vibration

Ces deux-là me semblaient complices, comme peuvent être complices ceux qui échappent à la menace humaine, du moins pour un instant.

Un instant, un seul
et le temps s’éternise,
tout est si léger.

Le souffle chaud du vent que l’on devine balaye les certitudes. Il ne reste plus rien que l’imaginaire en action, les profondeurs créatrices d’un cœur ouvert sur l’oubli de soi.

Là, derrière l’oiseau,
une silhouette d’enfant,
une apparition.

C’est le marionnettiste des hautes herbes. Penché vers le sol, il fait danser les elfes du grand herbier de la Terre quand les oiseaux sont tristes. Quelle nostalgie dans l’œil de ce petit oiseau marqué de jaune sur le dos.

Sur sa livrée noire
est inscrit le doigt du Soleil,
la distinction d’un Dieu.

Tout en lui est tendresse. Il rayonne d’un amour dont l’unique et impérieux besoin est de se donner, sans attente, sans espoir de retour, nécessité de célébrer la vie tout simplement.  Et, pensant à la dérive humaine de ne donner d’importance qu’à l’économie et aux marchés financiers, en le regardant, je me demande si pour la Terre l’espoir nous est encore permis.

L’amour d’un oiseau
le doux murmure des herbes,
un souffle, la vie.






 
Il nous manquait Serge, arrivé tard ce jeudi ou tôt ce vendredi, mais...
bien français lui aussi, disant : 


« La consigne (le bel Euplecte à plastron jaune de Nouchka) m'a inspiré un conte en « bonne et due forme » (et donc sensiblement plus long que nos productions ordinaires): sans doute rien à voir avec ce qui était attendu ». 



Tiens !  Tiens ! Voyons donc !



Koissi, Ousmi et Bouna

Il était une fois, comme on dit toujours quand on veut raconter les choses sans détours, quelque part sur les terres assoiffées du Gabon, un couple de jeunes gens qui s’aimaient d’amour pourtant véritable tant et si bien que leurs nuits d’amour leur paraissaient toujours trop courtes.
Ils vivaient à l’écart du village, dans une case fraichement bâtie de boue et de paille. Lui s’appelait Ousmi et elle, Bouna. 
Bien qu’ils n’aient pas encore tout à fait la tête à cela, le griot avait, en effet, à peine eu le temps de ranger les instruments de leur noce, Ousmi et Bouna cultivaient déjà leur petit lopin de terre avec le soin requis et le souci de ne fâcher ni les Dieux, ni aucun homme.
Tout de prévenance et de droiture, les mois passaient. Vite, si vite.
ils s’attendaient tous les deux à ce que la vie les gâte, et notamment de quelque enfant, et même pourquoi pas d’une marmaille qu’il nourriraient du fruit de leur peine, de la pulpe de leur courage, du pur jus de leur bonheur.

         Ennemis intimes : Hommes,
         Ce par quoi ils aiment,
         Les fait aussi souffrir.

Sous les chaumes du toit de leur case, ou dans quelque buisson voisin - ma pauvre mémoire l’a oublié ! -, un Euplecte à croupion jaune avait élu domicile.
Ousmi et Bouna le connaissaient bien, l’avaient nommé, comme on fait d’un ami cher : Koissi serait son nom !
Et ensemble, tous les soirs, ils observaient son manège.

On entrait dans la saison des amours volatiles de cette espèce.
L’oiseau en robe noir et pagne citron s’était trouvé une moinelle au goût de son cœur, et comme Ousmi et Bouna il filait une romance.

         Vois-le ma douce Bouna
         Koissi et sa dame
         Sont comme toi, et puis moi.

Tout dévoué à sa femelle en robe alouette, Koissi ne tarda pas à se trouver entouré de becs ouverts : qui criaient « à nourrir, à nourrir », obligé de voler de ci, chargé de longues herbes, de voleter de là, tout encombré de fils trouvés, pour enrichir le trousseau de sa belle, garnir le bec des petits et consolider son nid en forme de coquille ovale et dominée au sommet d’une discrète entrée.

         Et que s’insinue l’envie,
         Le paradis perd 
         Beauté, tendresse et douceur.

Alors, encore trop jeune et sans doute trop fou, Ousmi, un de ces jours où sur la terre d’Afrique la sécheresse court en brûlant tout, trouva à fâcher Bouna ; à moins que ce ne fut elle qui se mit en courroux ? 
Qui sait comment commence les disputes, sait comme naissent les vents !
Comme on fait souvent, en pareil cas, ils se dirent des mots, des mots qu’ils ne pensaient ni l’un ni l’autre, des mots surtout qu’ils ne voulaient pas dire.

Ne reste pas à regarder le ciel, il n’en tombera pas plus de pluie. La terre n’est jamais grosse que de ce que tu la travailles.

Crois-tu, folle, que je sois comme Koissi et que d’un simple fil ou d’une herbe tu puisses m’attacher à cette case.
Crois-tu qu’à cette terre, je ne donne pas déjà tout mon sang et notre eau. Tu ne m’y attacheras pas même d’une autre bouche à nourrir : oui, pas même d’un marmot !
Je m’en irais voir le grand monde, moi ! Je m’envolerai à l’aventure en quête d’une terre où il pleut du lait où coulent des rivières d’or et de miel, crois-moi !
Par malheur, les mots des hommes font plus de mal que les faibles 'siiiip''siiiip''siiiip' ou les petits 'tsip''tsip' des Euplectes.
Ils ne se dirent pas plus ce jour-là. Mais hélas, quand le ver est au fruit, bien malin qui sait en chasser la bête, et ôter à temps la pourriture qui y prospère. Eux ne surent, en tout cas, le faire.

         Nos deux amants voient l’oiseau
         Leurs mots sont entre eux
         En fait, ils ne voient plus rien.

Bouna regarda l’ouvrage de Koissi, le courage de sa moinelle, les cris de leurs petits, becs ouverts à attendre que tous deux les remplissent.
Ousmi, c’est sûr m’aime moins, Ousmi ne m’aime plus. Ousmi m’a peut-être finalement jamais aimé, c’est cela, c’est même certain. Ainsi va l’esprit de Bouna, ainsi vont nos folies !
Heureux Koissi, tu sais au moins pourquoi tu vis. Moi, je ne sais pas. Bouna m’en veut, c’est sûr ! De ne pas lui donner les enfants qu’elle attend. De ne pas savoir faire la pluie, de ce que la récolte est mauvaise, je le sais ! Et le travail est si dur, et les plats de millet si vide qu’ils n’en nourrissent plus personne, fussent-ils voleurs ou gens de bien.
Elle n’attend sans doute rien de mieux que je m’en aille, et trouve ailleurs ce que je ne peux lui donner en restant. Je partirai donc et chercherai quelque pays de pluie, où goutte du ciel des perles de lait et coulent des rivières de miel, où se trouve peut-être un homme médecine qui me fasse aussi fécond que Koissi. Je téterai du lait du ciel, et de l’or des rivières. Alors Bouna m’aimera, et je lui offrirai tous les boubous qu’elle mérite.

Comme l’Euplecte à croupion
Quand finit, d’amours,
la saison, Ousmi s’en fut. 

Un beau matin, en s’éveillant, Bouna trouva vide sa couche et sa houe oubliée contre le mur, alors elle sut. Il était parti.
Et, bête, attendant la bonne heure, elle ne lui avait rien dit, rien dit de cet enfant à naitre. Inutile maintenant l’enfant qui gonflait lentement ses flancs. Inutile, tout !  Puisqu’Ousmi n’était plus là !
Sous les chaumes du toit, les petits sortis du nid, Koissi lui aussi était parti. La moinelle seule était restée, laborieuse comme toujours.
Que deviendraient-elles, toutes deux, solitaires ? Que deviendrait-elle, Bouna ? Et Ousmi, vers où le guideraient ses pas ?

                  Serge De La Torre
Pour lire la suite de ce conte, retrouvez dès vendredi 4 Avril , Koissi, Ousmi et Bouna, en suivant le lien vers :
https://instantsdecriture.blogspot.fr/




Voulez-vous que je vous dise ?  J'ai adoré cette page, j'en zig zag encore entre rire et tendresse, entre humour et sagesse (qui sont synonymes n'en doutons pas). 
On s'approche du Haïbun, non ? Et la prochaine fois vous allez voir ce que vous allez voir (lire). 


Haï boun, boum ! splach ! wizzzzz !


Bon week-end 

 
Il était une fois une Vieille
mot qui n'a rien de péjoratif dans ma langue, *
une Vieille qui avait chopé un virus !
que buvait-elle de l'eau contaminée d'abord ?
Ce matin-là, ça l'a démangé très fort ce truc en "ite", cette terminaison des mots qui signifie la présence d'une inflammation aigüe. Comme par exemple : gingivite, conjonctivite, flemmingite .. et coetera.
Clique donc Copine
Et sur ton ordinateur
Haïbun créeras
Elle fit donc tout bien comme on le lui avait expliqué, regarda longuement le petit passereau au croupion jaune. Certes, il ne s'agissait pas d'un euplecte monseigneur, ni même d'un euplecte franciscain. Pas même d'un euplecte longue queue ou bien celui des montagnes. Mais tant pis.
D'un petit moineau
Taché de jaune au croupion
jaillit un soleil
Et toute la journée en fut illuminée !

©FrançoiseIsabel