Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
De chemin bleu en chemin
bleu, Madame Croquandise déposait, tous les matins, quelques savoureux délices
pour garnir ses plates-bandes gourmandes, les fleurissant de berlingots, de
sucettes, de caramels, de pistaches et autres friandises.
Chaque oiseau de passage,
voletait dans ce labyrinthe exquis, vers son biscuit du jour… Sur le chemin de
l’école, les enfants dévoraient la vitrine des yeux…
Le salon de thé de la
pâtisserie vivait toute l’année au rythme sucré de ses confiseries.
Dans la cour du Lycée
français, les élèves tweetaient furieusement durant la pause. Seul dans son
coin, assis par terre, un crayon entre les dents, son carton à dessin sur les
genoux, Marco rêvassait. Ils allaient devoir tout réaliser, de A à Z ..... de
la création du tissu à l'objet fini.
- ..... ça va ça va cause
lui tout seul à ta fleur ................
Elle se promenait dans ses
plus beaux atours ! Elle était fière de son nouveau sari. La douceur des beiges
et des marrons qu'atténuaient encore les vieux rose et les gris bleutés,
mettait parfaitement en valeur son teint mât. Elle le savait. Encore une fois
son artiste d'ami avait réussi un imprimé qui ferait fureur à l'automne.
- Ma Fleur ... il n'y a que
moi qui ai le droit de lui causer !
Dans ce rêve céleste
traversant des profondeurs obscures sourient des Espaces de liberté qui sentent
bon le vent printanier.
Partout explosent les
couleurs de la vie au cœur d'une douce et chaude lumière frémissante d'amour.
Étrange transe végétale !
Efflorescences de rameaux
aux formes variées, glissements fuyants de feuilles bleues au gré du vent,
solitudes graciles de tulipes en rangs serrés en déroutantes balises sur un
chemin tronqué...
Et comme un prétentieux
langage, de curieuses marguerites qu'une main impulsive invisible aurait jetées
à la volée sur ce fond végétal au dernier moment...
Sur l'une de ces marguerites
est tombé comme le rire d'une grâce divine, heureuse et fraîche élue auréolée
d'ivresse, née d'un souffle qui l'élève et l'émerveille...
Dans la lumière de son
cœur... le "JE" se créé ! le "JE" qui fascine, comme un
mystère qui domine... le "JE" comme une graine qui aurait pourrie en
terre, qui aurait germée et s'épanouit enfin !
Un "JE" qui a
encore besoin de l'Humilité de la Terre, si frêle en apparence, mais qui crie
déjà très fort son bonheur à l'Appel qu'il n'entend pas encore...
L'élue, en sa brillante
parure, entend les gémissements de ses pâles sœurs aux yeux clos encore sur
leurs rêves obscurs.
Son cœur bondit de tendresse
pour sa familière fratrie, et le "JE" frémissant de sa pétulante
jeunesse s'inquiète soudain....
"Elles me ressemblent
tant ! qui suis-je parmi elles, qui sont elles ? qui est l'autre ?"
Dans le doux refuge de sa
verticalité, l'élue voudrait avoir des ailes, tant elle a besoin de ce qui est
éternel afin d'exister...
La lumière lui vient alors
des quatre points cardinaux en voletants petits oiseaux lumineux qui lui murmurent
tout bas :
"Ne crains pas Je suis
là !" dit l'un
"Ne crains ni les
épaisses nuées, ni les orages violents, ni les tempêtes sournoises... ni la
vastitude de la solitude..." chuchote l'autre
Ne crains pas d'y perdre
tous tes repères... Car Moi, Je suis là ! "Va pas à pas ! " affirme
le 3ème
Et quand ton pas sera
affermi, toi, tu affirmeras le pas de tes sœurs, car de tes sœurs tu es
solidaire ! Ai-je répondu à ton attente ?" lui confie le 4ème....
Une page de vie étalée au soleil odeur de fleurs séchées des printemps envolés. Déjà, une ombre brune se dessine brodant tous les regrets: pétales fins des frissons printaniers, légers, légers à accrocher les rêves lignes sinueuses des amours cabossés couleur sépia de l'étoffe du temps mille fois déchirée,mille fois reprisée quelques rides encore pour offrir un sourire un nouveau chant d'automne sur le pré défleuri. Balaline
Et puis, une fois n'est pas coutume, il y a des rimes, une comptine qui m'a ravie : Ma très âgée voisine bretonne dans une veille robe en cretonne par grand souci d'économie elle a cousu au point de Jésus un tablier fleuri pour ce printemps qui en rit tellement de bon cœur que s'en est tout un bonheur...