Elle
flottait irréaliste dans mon souvenir l'image de la vieille maison.
Ses volets
battaient
Automne et
Mistral, gagnant
Les enfants
couraient.
Parfois, les carreaux
sales laissent entrevoir, aux yeux des maisons vides, cette réparation sommaire
qui attend le passage du vitrier. L'almanach Vermot, ou celui des PTT, prend
alors l'envergure d'une seconde vie.
Sans le
toit parfois
Petite
fille la voit
Cubes
dominants
Elle était juchée sur un pan de terre la maison de
l'Islette. Le Rhône, pas encore endigué, débordait à l'heure des inondations.
Il pénétrait les maisons du bas, jamais celle du haut.
Neiges et
verglas
embellissaient
nos hivers
Noëls
scintillants
Puis peu à peu, la vie
s'extirpait à nouveau du long sommeil des brumes givrées. À pas de loup, mais
sûrement. Les arbres verdoyaient et les vignobles retrouvaient leurs pampres.
Au chant
des oiseaux
Même le
plus réfractair'
Hors du nid
bondit
Bien qu'
abandonnée, elle vit encor la maison de mon enfance !
©Françoise, 11/12/2016 :
L'abandon...
Juste les murs
Quelques semblants
De fenêtre,
Le toit sans ardoise
Abrite un squatteur
De belle taille
Qui dort à la belle étoile...
Tandis que tout autour
Entre ombre et lumière
Court du buisson
De l'herbe folle
Du lapin de garenne
Deux clans de gamins
Et leur guerre des boutons...
La ferme agonise
Se nécrose au chancre
Sa terre ne rapportait plus
Que mille sou'ffrances,
A quoi bon y vivre
Si c'est pour y crever
Entre dettes et exploitation...
« A vendre »
Passe le temps
Il fait son oeuvre,
Juste les murs
Quelques illusions
De fenêtre
Et sans doute
Un ou deux fantômes
Blanc comme de la chaux...
Oublier la vie de château
c’était en Espagne
ou en rêve
restent quelques ruines
sous la broussaille
un coup de peigne
une touche de rouge à lèvres
un léger soupir
la porte claque
au nez de son enfance
Derrière une vitre brisée
meurent ses dernières racines
elle n’a plus de larmes
la source est tarie
Marine
Le temps est passé
Sur la maison sans toit
Sans toi
Les ombres s'affadissent
Le soleil s'embrunit
Court la bise privée
Des odeurs de fumée
La cheminée sans feu
Ni lieu
Ni soupe odorante...
Absence funeste
Abandon
L'abandon, mais qu'est-ce donc?
Une photo en noir et blanc?
Une maison sans toi?
Une végétation qui envahit et
étouffe?
Des vitres brisées?
Des volets envolés?
Oui, l'abandon c'est tout ça.
Des courants d'air au cœur de
soi.
La vieille maison
Août réchauffe
L'hiver
De la maison abandonnée
La vieille maison-
Ses fenêtres ouvertes
A tous les chants d'oiseaux
Je n'ai plus de mots
pour dire leur désespoir
Est-ce le doigt du diable ?
alibi dérisoire
d'un immonde festin.
Je n'ai plus de mots.
Les arbres me cachent
notre maison abandonnée
depuis si longtemps
Je ne vois plus la cour, le
hangar est fermé, la terrasse envahie par les arbustes qui ne sont plus taillés.
Les volets ont disparu, les
vitres des fenêtres sont brisées...
Qui habiterait ici maintenant !
Tout le village semble déserté.
Parfois seules les âmes du passé
errent encore quand le ciel devient gris.
Murs aveugles et lézardes
Aux murs aveugles des maisons,
Les lézardes donnent leur âge,
La nature gagne, qui dit que la
vie est dernière
Quand le temps comme une lèpre
passe.
Fenêtres à meneaux ou lucarnes
borgnes,
Les murs d’ombres renvoient à des splendeurs fanées
Les végétaux à des intrusions
nouvelles.
Le ciel, seul, lumineux, serein
et tranquille spectateur
N’arrête jamais sa course :
Un œil tendre les a, en un
instant, tous, saisis.
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La maison abandonnée
Les arbres se sont invités sur la
terrasse. Le toit laisse passer la pluie. Il n’est plus aucun rire pour égayer
les murs, la maison n’a plus rien à protéger.
Les
oiseaux de nuit
y
ont trouvé refuge
dans
le silence
Il fut un temps où le jardin fleurissait
de la main de l’homme. Les arbres, spectateurs muets, gardent le souvenir de
fêtes estivales où naquirent des histoires d’amour
Gravés
dans le bois
quelques
lettres et un cœur
disent
le passé
Le vent a brisé les vitres,
regard morne des fenêtres éteintes. L’abandon a taché les murs blancs, autrefois
resplendissants sous le soleil.
Comme
un souffle éteint
l’âme
rongée de peine
la
maison gémit
Tout revient à la Terre et les
pierres patientes attendent ce retour.
Un commentaire en haïku qui vient se rajouter à la page, merci Claudie
Bâtisse à l'abandon
seuls les gonds des fenêtres
grincent sous le vent
seuls les gonds des fenêtres
grincent sous le vent
©Claudie